Cours d’eau : le grand réveil
Dans un an, la Seine sera le théâtre de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, apogée d’un ambitieux travail de réaménagement des berges et d’amélioration de la qualité de l’eau du fleuve. Le choix de mettre la Seine au cœur de cet événement exceptionnel reflète bien le rôle désormais central des cours d’eau dans les villes.
Longtemps délaissés voire recouverts de béton, fleuves, canaux et rivières sont enfin redevenus des pôles d’attraction pour les urbains. Via le développement de pistes cyclables, d’espaces verts, de programmes immobilier, les projets d’aménagement des berges se sont multipliés dans les dix dernières années à Paris, Bordeaux, Lyon, Marseille par exemple… depuis peu rejointes par Roanne, Mulhouse, Nancy, Saint-Dizier… des villes moyennes qui, à leur tour, rendent toute leur place aux cours d’eau.
Cet engouement n’est pas nouveau comme le montre la dernière note publiée par La Fabrique de la Cité, historiquement, les villes ont toujours alterné entre mise à distance et redécouverte de leurs cours d’eau. S’il n’est certainement pas le seul facteur à l’œuvre, le réchauffement climatique a sans doute contribué à une revalorisation qui se manifeste de plusieurs manières. Là où certaines villes font le choix de restaurer les cours d’eau pour qu’ils deviennent des espaces naturels favorables au développement de la biodiversité, d’autres s’en servent dans leur politique d’adaptation au dérèglement climatique. Sources de fraîcheur, ils sont désormais pris en compte dans des projets de renaturation qui veulent donner plus de place à la nature ou plutôt aux natures, selon la formule utilisée par Antoine Picon, dans des villes en surchauffe.
Les températures exceptionnellement élevées de ce mois de juillet ainsi que les épisodes d’incendie actuels sont révélateurs de l’urgence qui entoure la gestion de l’eau et de ses usages. Plus largement, inscrire l’adaptation au changement climatique dans le cahier des charges des nouveaux projets urbains semble plus que jamais nécessaire. C’est d’ailleurs la promesse affichée par le projet Paris 2024 qui annonce vouloir « réduire de moitié des émissions liées à l’organisation des Jeux, et compenser plus d’émissions que nous n’en émettons. » La France sortira-t-elle victorieuse de ce défi aussi ambitieux que celui qui attend les sportifs ? Rendez-vous l’année prochaine !
Retrouvez cette publication dans le projet :
Ces autres publications peuvent aussi vous intéresser :
« L’incertitude de certains sinistres tend à devenir une quasi-certitude » Joël Privot
Bourges : un avenir entre nature et culture
Le regard d’Etienne Achille sur Lisbonne
Développement portuaire et croissance urbaine : deux mouvements contraires ?
Un front d’eau, des attentes multiples : quels arbitrages ?
Portrait de Lisbonne
« On passe tant de temps sur la route que l’on arrive à l’habiter » Luc Gwiazdzinski
La réindustrialisation au défi du zéro artificialisation nette des sols
Épinal, pionnier de l’urbanisme circulaire
Accélérer la transition énergétique : comment territorialiser ?
Saint-Dizier : Vers une nouvelle forme de prospérité ?
Le Creusot-Montceau : une remarquable résilience industrielle
La Fabrique de la Cité
La Fabrique de la Cité est le think tank des transitions urbaines, fondé en 2010 à l’initiative du groupe VINCI, son mécène. Les acteurs de la cité, français et internationaux, y travaillent ensemble à l’élaboration de nouvelles manières de construire et reconstruire les villes.