Festival Building Beyond 2024 | « Après l’inondation : quelles solidarités pour reconstruire ? »

Eric Daniel-Lacombe, architecte, urbaniste et professeur titulaire de la chaire « Nouvelles urbanités face aux risques naturels » à l’ENSA de Paris-La-Villette a introduit la discussion avec une approche historique des rapports des urbains à l’eau. Il a rappelé que l’eau est toujours convoquée par le spectacle, jamais par le quotidien. Comment comprendre l’eau, si on ne regarde pas les inondations petites et moyennes, seulement les inondations spectaculaires ? ».

Lionel d’Allard, Directeur de la communication Délégation Terrassement, Travaux maritimes & fluviaux de VINCI Construction, a ensuite présenté les différents ouvrages permettant de contrer ou de limiter les inondations : les digues « efficaces mais en dernier recours », les amortisseurs, « ouvrages de régulation qui visent à réduire la quantité d’eau en amont des cours d’eau » et des solutions innovantes comme le réaménagement d’une parcelle agricole pour en faire « un projet qui a consisté à collecter les eaux et favoriser l’infiltration. »

Joël Privot, architecte, urbaniste et environnementaliste, a ensuite fait un retour d’expérience sur les inondations dans la vallée de la Vesdres et les pistes de reconstruction et de réorganisation du territoire : « Regardons ce qui est là et adaptons-le. Si on supprime certains bâtiments, on peut en préserver d’autres. »

Hripsimé Torossian, spécialiste en gestion des risques sur les territoires et de réduction des risques de catastrophe, a évoqué la place des populations. Elle constate que des formations dédiées existent, mais qu’il reste « à faire pour rendre l’information disponible, accessible, intelligible. » Par ailleurs, « 92% des personnes interrogées pensent que la résilience est une qualité indispensable ».

Cette table ronde a été suivie d’un échange avec le public pour évoquer des exemples d’aménagement de zones inondables.

Pour Eric Daniel-Lacombe, « C’est la catastrophe qui fait passer à l’action. », tandis que Lionel d’Allard explique que « Passer à l’action c’est chercher de la connaissance pour changer d’angle de vue. Il faut arrêter de traiter les conséquences et s’attaquer aux causes. » Hripsimé Torossian souligne l’importance du rôle des populations : « Il faut partager la connaissance avec la population pour travailler ensemble. » Enfin, Joël Privot conclue que « Nous sommes dans un moment créateur qui permet de repenser les fonctionnements, nous allons être obligés de nous mobiliser ».

Retrouvez l’intégralité de l’échange au lien ci-dessous :