Smart cities
À propos
Depuis le tournant des années 2010, les références à la « smart city » se multiplient. La notion est toutefois critiquée en raison de son manque de cohérence et de son défaut de clarté. Au-delà de la grande diversité des informations sur le sujet, quatre approches de la « smart city » se font jour :
- Une approche techniciste axée sur les réseaux fait de la « smart city » un espace structuré par la genèse, la collecte, la gestion et le traitement automatisés du « big data » produit par la technologisation de l’urbain.
- Une approche en sociologie des sciences et des techniques définit la « smart city » en fonction de ses régimes d’optimisation du déploiement numérique. Contrairement à l’approche techniciste, il ne s’agit pas ici de considérer la « smart city » comme une opération de rationalisation de l’urbain mais plutôt comme un grand mouvement de complexification de la gouvernance des villes imputable aux effets non-maîtrisés de la diffusion du numérique et de ses usages.
- Inspirés par les valeurs libertaires promues par les fondateurs de l’Internet, des travaux fondés sur l’économie collaborative, l’« open source » et la démocratie directe font de la « smart city » un espace où les logiques « bottom-up » permises par la diffusion du web via les objets connectés rencontrent les aspirations d’émancipation citoyenne des habitants. La « smart city » deviendrait alors le lieu d’un « empowerment» numérique des sociétés urbaines.
- À l’opposé, une approche « top-down » centrée sur les acteurs institutionnels, en particulier privés, et les logiques capitalistiques des processus d’urbanisation, voient dans la « smart city » la dernière frontière de progression du grand capital et des régimes autoritaires.
Avec ce nouveau projet d’étude, La Fabrique de la Cité se propose de mettre en discussion ces grandes postures.