Édito

Aurillac : l’enclavement, handicap ou opportunité ?

Emmanuel Macron, le 7 septembre, engageait à nouveau l’Etat dans la revitalisation des centres-villes en prolongeant le programme Action Cœur de Ville jusqu’en 2026 par une rallonge de 350 millions d’euros supplémentaires. Il y a quelques jours, le journal Le Monde titrait : « Immobilier : le grand retour vers les petites villes » et la SNCF annonçait « des petits prix petite vitesse », avec des lignes de chemin de fer Intercités passées sous la bannière Ouigo, faisant la part belle aux petites villes : small is the new hype ? L’attirance pour des villes moyennes, voire plus petites encore tendance révélée par la crise du Covid-19, ne semble pas vouloir faiblir alors que l’activité a repris et que la crise peut sembler enfin s’éloigner de nous.

Ce phénomène doit-il nous conduire à remettre en question ce qui pourrait alors apparaître comme un dogme de l’accessibilité et de la connectivité aux grands hubs nationaux et internationaux ? Et cela, alors même que nos études sur les villes moyennes ont jusqu’alors montré l’importance d’être connecté pour stabiliser des trajectoires démographiques et économiques qui restent fragiles ?   Pour mettre à l’épreuve nos travaux, La Fabrique de la Cité est partie à la rencontre des élus et des acteurs d’Aurillac, souvent qualifiée de « préfecture la plus enclavée de France ».

L’enclavement, handicap ou opportunité ?

Ville la plus peuplée du Cantal, pôle économique hégémonique sur son territoire, Aurillac se situe dans un espace contraint par sa topographie : le plus gros stratovolcan européen (deux fois l’Etna) et des plateaux surplombent à l’ouest et au sud le riche bassin sédimentaire d’Aurillac, éloignant la ville des autres polarités démographiques et économiques similaires ou plus importantes (Clermont-Ferrand, Toulouse, Paris, Lyon) et la coupant d’éventuels effets d’entraînement. Cet enclavement fragilise parfois certaines économies et l’attractivité générale. Mais c’est ce même enclavement, fondateur de l’identité de la commune, qui est également à la source d’un développement endogène actif et innovant. Si l’investissement public soutient depuis longtemps l’indispensable développement des infrastructures de transports, l’action touristique et culturelle et les entreprises innovantes peuvent se targuer de participer à cette attractivité régionale, voire nationale. Une politique volontariste en faveur des mobilités, un secteur économique de niche d’envergure européenne vire internationale, un engagement fort pour retenir les talents : Aurillac s’engage pour montrer que le déterminisme géographique n’existe pas.

Après Lens, Charleville-Mézières et Vierzon, La Fabrique de la Cité dresse ici le portrait d’une nouvelle ville moyenne : Aurillac.

→ Sur le même sujet : retrouvez l’ensemble de nos travaux sur les villes moyennes

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La Fabrique de la Cité est le think tank des transitions urbaines, fondé en 2010 à l’initiative du groupe VINCI, son mécène. Les acteurs de la cité, français et internationaux, y travaillent ensemble à l’élaboration de nouvelles manières de construire et reconstruire les villes.

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