Sommes-nous en train de rendre les villes inaccessibles ?
Près de 400 000 personnes décèdent prématurément chaque année en raison des concentrations excessives de polluants atmosphériques dans la région européenne de l’OMS. En 2013, la Commission européenne estimait le coût des incidences de la pollution sur la santé entre 330 et 940 milliards d’euros par an. Si la pollution atmosphérique a des sources variées, les activités humaines (industrie, agriculture, chauffage, transport…) demeurent les principales responsables de ces émissions.
Pour s’attaquer à la pollution atmosphérique, de nombreuses collectivités ont choisi d’appliquer des mesures de contrôle et de restriction des mobilités routières. Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) sont l’un de ces outils, déployés par les métropoles européennes dès les années 1990, à une époque où l’Union européenne enjoint les États à adopter des mesures concrètes contre la pollution. En France, ces ZFE sont consacrées par la loi d’orientation des mobilités (LOM) de 2019. On en compte une quinzaine sur le territoire national.
Si la restriction de la circulation des véhicules les plus polluants paraît être une mesure efficace pour réduire les émissions d’oxydes d’azote et de particules fines, elle crée de nouvelles contraintes qui pèsent sur la mobilité des urbains. Ces contraintes peuvent se révéler lourdes de conséquences pour les habitants et les entreprises ne disposant pas d’alternative au véhicule motorisé et ne pouvant acquérir un moyen de transport moins polluant. À cet égard, la mise en place d’une ZFE peut être vécue comme une mesure renforçant les inégalités sociales, économiques et territoriales.
Dans quelle mesure les restrictions de circulation constituent-elles un risque pour l’accessibilité des villes ? Comment les ZFE affectent-elles le déplacement des biens et des personnes en ville ? Comment concilier l’impérative amélioration de la qualité de l’air et la réduction des inégalités sociales et territoriales ?
La nouvelle note publiée par La Fabrique de la Cité et la présentation de ses conclusions par Camille Combe, chargé de mission, examinent les moyens de concilier lutte contre la pollution automobile et réduction des inégalités.
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La Fabrique de la Cité
La Fabrique de la Cité est le think tank des transitions urbaines, fondé en 2010 à l’initiative du groupe VINCI, son mécène. Les acteurs de la cité, français et internationaux, y travaillent ensemble à l’élaboration de nouvelles manières de construire et reconstruire les villes.